S’intégrer à l’équipe le jour de la prérentrée dans un nouvel établissement

Choisir d’être prof, c’est accepter les relations humaines, au moins au travail.

Tout au long d’une année scolaire, en plus des élèves, il va falloir interagir avec les adultes pour une quantité de raisons différentes. Professeurs, vie scolaire, personnels de direction, pôle médico-social, intendance, agents, personnels de cantine, parents d’élèves, tous doivent collaborer pour faire réussir les élèves. On ne peut pas envisager d’enseigner sans les autres, et cela quel que soit son tempérament. Cela n’empêche pas d’être un ermite dans sa vie privée !

S’intégrer dans l’équipe, c’est indispensable et cela commence le premier jour.

En début de journée de prérentrée, je dis bonjour et je vais au devant des gens pour me présenter, même si c’est juste pour un petit échange informel rapide.

Si j’ai du mal à m’intégrer, je cherche une personne avenante. Je m’accroche à elle et je lui pose toutes les questions qui me viennent. Les gens aiment rendre service, il n’y a pas à avoir de scrupules.

Je considère que ce n’est pas très bon signe si j’entends quelqu’un murmurer sur mon passage au mois de décembre « C’est qui, elle ? » !

Si je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer la direction, je m’assure d’aller me présenter rapidement. En général, je rencontre au moins un membre de l’équipe disciplinaire vers qui on m’oriente.

Travailler en équipe, c’est repérer rapidement les personnes clés pour l’année scolaire.

Dans ma pochette de rentrée, je repère rapidement mes classes et les noms des profs principaux associés. Je suis attentive quand ils sont présentés et j’essaie de me rappeler leurs visages. Je me présente à eux dès que je peux, c’est appréciable de se repérer mutuellement pour coopérer ensuite.

Comme je ne suis pas très physionomiste, je repère les gens en prenant des notes pour lier le visage, le nom et la fonction. Il m’arrive souvent de griffonner à côté de la liste des personnels des indices qui me permettent de vite connaître chacun :
« petite blonde » « cheveux lisses » « coupe au carré» « chauve » « costaud » « est allé en Chine cet été », tout ce qui peut m’aider. Il faut que cela puisse réactiver ma mémoire plus tard, quand j’aurai besoin de trouver Mme Michou, la prof de SVT de ma classe.

Marquer sa considération pour les personnes sur son lieu de travail fait du bien à tout le monde.

Repérer très vite un adulte, lui montrer qu’on connaît déjà son nom et sa fonction dès la rentrée, c’est marquer des points en lui accordant de l’intérêt et du respect. Il sera d’autant plus naturel de travailler ensuite en confiance ensemble.

Cela m’amuse beaucoup quand on me dit que je suis douée pour retenir les noms, c’est tout à fait le contraire ! Je travaille beaucoup pour arriver à ce résultat parce que je suis convaincue que c’est important.

L’accueil, c’est chacun son tour.

Quand je ne fais pas partie des nouveaux le jour de la prérentrée, je les repère, j’apprends leurs noms. Je vais vers eux pour les saluer. Je propose mon aide spontanément. Cela arrive fréquemment que je fasse visiter le collège, que je montre le fonctionnement de la photocopieuse, que j’indique où faire sa chasse-aux-trésors de prérentrée.

Au moment du repas, je m’assure que les nouveaux soient accueillis et mêlés aux autres autant que possible. Rien de pire qu’une tablée d’anciens et une tablée de nouveaux distinctes.

L’accueil est essentiel à un bon climat au travail. Je suis contente qu’on m’accueille et je mets un point d’honneur à faire tout ce que je peux pour rendre la pareille. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas une corvée, cela me fait plaisir de le faire.

L’intégration s’entretient tout au long de l’année.

Je m’assure d’une chose simple par la suite : dire bonjour à tout le monde ! Cela peut paraître évident mais je ne compte pas le nombre de fois où des collègues se sont insurgés devant moi contre quelqu’un qui “ne répond pas quand on lui dit bonjour”. C’est vécu – à raison – comme une grande preuve de mépris.

Dans cet ordre d’idée, je dis toujours bonjour à la cantonade le matin en entrant dans la salle des personnels, tant pis si on ne me répond pas, je persiste. Je survis aisément en sachant que je fais ce qui est poli.

Quand je peux, je prends le temps de bavarder un peu avec les différents adultes qui travaillent dans le collège. La cantine est un bon lieu pour cela, en plus de tous les petits moments volés ici et là dans les journées bien remplies. Derrière chaque fonction, il y a une personne. Même si je n’ai pas forcément d’affinités avec tous, je sais que chacun est important.